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Manifeste pour une meilleure gestion du déploiement de la fibre optique en France et le succès de sa mutualisation, au profit de toutes les parties prenantes et des consommateurs

Date Communiqué de Presse : 23 novembre 2009

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Manifeste pour une meilleure gestion du déploiement de la fibre optique en France et le succès de sa mutualisation, au profit de toutes les parties prenantes et des consommateurs
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Fort de l’expérience technologique de P&T Consulting dont il est le Directeur Général, expérience reconnue depuis 1996 dans le domaine de la fibre optique, et fort des différentes expériences européennes de P&T Consulting, Pierre Pigaglio propose des mesures à prendre en France pour faciliter le déploiement de la fibre optique.

Résumé exécutif

Les nouvelles technologies participent aujourd’hui au fonctionnement de la société et des entreprises. Elles sont également, dans le contexte actuel, un des moyens pour relancer nos économies occidentales.

Le déploiement de la fibre optique comme moyen d’accéder à Internet à véritablement très haut débit est un des outils concrets à disposition des décideurs politiques. Les effets directs ou induits sont nombreux et tous favorables au développement économique, y compris celui des zones périurbaines et rurales.

Si le contexte économique appelle à supprimer les dépenses inutiles, il appelle également à choisir les investissements de manière pertinente. En améliorant les pratiques de toutes les parties prenantes il est possible de diminuer les montants nécessaires au raccordement des territoires. Cette amélioration passe pour grande partie par la mise en place de référentiels, procédures et outils permettant de mieux connaître le patrimoine télécom existant.

P&T Consulting propose dans ce manifeste, d’une manière réfléchie et argumentée, la mise en place d’un référentiel unique et descriptif du génie civil supportant le déploiement de la fibre optique.

Le but de ce référentiel est de permettre une optimisation des investissements des différentes parties prenantes (opérateurs, sous-traitants, équipementiers, syndicats et structures professionnelles, collectivités territoriales, …). Il servira de support d’échange et de communication entre les différents acteurs, sous l’égide de la puissance publique, garante de la neutralité du contenu.

Un enjeu plus économique que technologique

La crise économique et financière nous a tous concernés, dans nos foyers ou dans nos entreprises. Les leçons à en tirer sont nombreuses, quelques-unes sont encore à venir, d’autres sont d’ores et déjà plus évidentes. L’adaptation des structures des économies occidentales à la mondialisation, en trouvant de nouvelles manières de créer des emplois et de la richesse, fait partie de la seconde catégorie.

La volonté européenne, issue du Conseil européen de Lisbonne en mars 2000, de transformer l’Union européenne en leader mondial de l’innovation et de la connaissance, doit se traduire sur les terrains nationaux par des initiatives publiques et privées. Dans ce domaine, une des conditions nécessaires au succès de n’importe quelle politique technologique, est de favoriser l’accès au véritable très haut débit dans les entreprises comme dans les foyers, en tous points de l’Europe.

Les usages actuels sont correctement servis par l’offre existante, et le seront probablement encore pendant quelques temps. L’optimisation des infrastructures à base de cuivre permettra aux vitesses de l’ADSL de continuer à progresser sur les prochains mois. L’augmentation de la bande passante disponible est un besoin des futures applications professionnelles (applications SaaS, vidéoconférence HD, …) et personnelles (télévision HD, réalité virtuelle, …). Point important : ces nouvelles applications demanderont des vitesses d’accès montantes aussi rapides que les vitesses descendantes.

C’est pourquoi les investissements dans les infrastructures de télécommunications joueront un rôle plus qu’important dans la reprise de l’économie française. A court terme, par la valeur des sommes mobilisées, et donc des emplois induits. A moyen terme, par la suppression du goulot d’étranglement technologique que représente la vitesse d’accès à Internet pour de nombreux usages. A long terme, en redonnant des armes compétitives à des territoires aujourd’hui désavantagés par leur éloignement des grands centres urbains, en améliorant nos conditions de vie et de travail, en facilitant le télétravail ou en permettant l’installation de petites entreprises de service dans des milieux ruraux.

La « révolution » fibre optique

La fibre optique fait partie des technologies permettant les très hauts débits sur tous les territoires. Techniquement parlant, elle est parfaitement maîtrisée. C’est du point de vue économique que les opérateurs téléphoniques « traditionnels » regardent la fibre avec scepticisme : c’est un nouvel univers, complexe, dont les enjeux sont considérables. Son arrivée a bouleversé les modèles économiques en vigueur avec les réseaux de cuivre.

Jusque là en effet, l’investissement en infrastructures cuivre représentait peu ou prou un an de revenus, et le retour se calculait sur une décennie. Aujourd’hui, le déploiement de la fibre optique demande à la fois un investissement très lourd, jusqu’à 10 fois supérieur au cuivre, pour un retour sur investissement incertain.

Conséquence : les opérateurs téléphoniques privés sont en retrait sur la question, et ce sont les collectivités locales et territoriales qui se doivent de prendre l’initiative, sur une partie significative des territoires nationaux. En effet, de par leurs missions, les critères de décision et les d’évaluation de rentabilité sont bien différents de ceux d’un acteur privé, soumis à la concurrence et aux exigences des actionnaires.

Un outil pour l’aménagement du territoire comme pour les entreprises

Dans les mains des collectivités locales et territoriales, la fibre optique devient un outil de plus au service du développement économique, aussi bien pour les centres urbains de petite ou moyenne taille que pour les campagnes.

La Suède, considérablement en avance sur la France en ce domaine, a pris la décision de permettre à terme à tous ses habitants d’avoir accès à la fibre optique. Parmi les exemples réels, il est possible de citer celui d’une famille habitant dans une zone très au nord du pays, à proximité du cercle polaire. Le mari est éleveur et la femme travaille pour le service d’assistance et de support d’un grand groupe suédois, depuis chez elle, grâce à la fibre optique. Autrement dit, le développement du home office est à la fois un moteur et une conséquence au déploiement de la fibre optique.

Même les systèmes d’information (SI) plus traditionnels bénéficieront du déploiement de la fibre optique. Ils sont aujourd’hui soumis à de nombreuses contraintes, quelque fois contradictoires : plus de solutions et services consommateurs de bande passante, plus de postes de travail reliés à Internet, de plus grandes exigences en matière de sécurisation et de redondance des données, … Le tout sous une pression économique demandant plus avec des budgets restreints. Si la fibre ne supprime pas tout le poids des problèmes à elle seule, elle en allège cependant considérablement le fardeau.

Une preuve de ce mouvement : le FTTH Council Europe a constaté une augmentation mondiale de 23 % du marché FTTx entre décembre 2007 et juin 2008, soit sur à peine 6 mois.

Une problématique financière clairement identifiée et des mauvaises pratiques généralisées

D’autres études et enquêtes du FFTH Council Europe ont montré que la structure des coûts liée au déploiement de la fibre optique était constante que l’on se trouve en ville, en zone périurbaine ou en zone rurale : 75% des investissements sont consacrés au déploiement « horizontal » de la fibre optique. Autrement dit, ce sont les travaux de génie civil, sous les rues et les routes, qui accaparent les trois quarts des dépenses engagées.

De plus, l’expérience acquise par P&T Consulting dans différents pays et avec différents acteurs montre qu’au moment de déployer une nouvelle infrastructure fibre, ce sont des questions délicates à traiter qui apparaissent à l’épreuve du terrain : « Où passe, physiquement, ma fibre ? Reste-t-il de la place, physiquement, dans mes conduites ? Qui loue cette fibre ? »

Cela peut paraître surprenant, mais rares sont les propriétaires d’infrastructure de réseaux de télécommunications qui savent gérer la dimension géographique et physique de leur réseau, son emprise et ses points de passage. Quant à apprécier ses disponibilités et son taux d’occupation, pour éventuellement accueillir une autre fibre, il y a là une dimension extraordinaire qui n’est pas maitrisée !

Pour la fibre optique, que cela signifie-t-il ? Que les coûts de déploiement pourraient être grandement diminués dans de nombreux secteurs. Pourquoi ? En connaissant précisément le patrimoine existant, tous les acteurs de la chaîne de valeur pourraient économiser en déplacements, travaux inutiles engagés, construction en doublon, …

Un défi : la connaissance du patrimoine existant

Grâce à l’expérience de P&T Consulting France dans ce domaine depuis plus de 10 ans, nous avons à maintes reprises constaté combien une bonne connaissance de son patrimoine permet un meilleur fonctionnement.

Il faut souligner que plus de 80 % du génie civil nécessaire à la construction des réseaux fibres existe déjà. Et cela, en se limitant aux infrastructures de télécommunications historiques, issues du cuivre et du Plan Câble en France, sans parler d’y destiner les infrastructures complémentaires accessibles telles que les réseaux de distribution de l’électricité, de l’eau, du chauffage urbain, … Avant de vouloir déployer de nouvelles infrastructures, il faut rentabiliser celle déjà en place, même si son objet premier n’est pas le passage d’infrastructures de télécommunication. A Paris, par exemple, le réseau des égouts est exceptionnellement structuré. Rien de plus simple que de l’exploiter, comme le font Free et France Telecom notamment… De plus, la fibre prend dix fois moins de place que le cuivre : il est donc possible de décupler les équipements en conservant le même espace occupé !

Nous nous prononçons aujourd’hui, pour la mise en place en France d’un référentiel et de processus obligeant les différents acteurs à partager leurs informations descriptives et relatives au génie civil, ainsi qu’à une information minimale sur son occupation. Autrement dit, faire saisir, via un référentiel commun, dans des bases de données partagées, toutes les informations utiles à la gestion du patrimoine télécom et de son génie civil, selon une norme donnée et sous l’égide d’une autorité.

Cette démarche semblera à son lancement une perte de temps et d’argent à tous les opérateurs. Nous affirmons le contraire : ces informations permettront un déploiement plus rapide, de meilleure qualité, et donc feront gagner à court terme du temps et de l’argent aux propriétaires, délégataires de service public, opérateurs, sous-traitants, autorités de régulations, investisseurs et clients ! Notre expérience opérationnelle a démontré qu’avec les solutions adaptées, qu’il est possible de faire diminuer les coûts de gestion d’infrastructures de manière impressionnante : 50 % de gains sur la collecte des données, 70 % sur l’accès à l’information, 60 % sur le temps d’intervention… avec une approche méthodique et via la mise en place de référentiels partagés.

Et d’ailleurs, pourquoi les acteurs de ce secteur ne pratiqueraient-ils pas ce qu’ils permettent à leurs clients, à savoir mieux communiquer et partager de l’information, à leur profit et à celui de toute la collectivité ?

Les propositions de P&T Consulting

Nous proposons, dans le cadre du débat actuel sur la Fibre optique en France, que soit lancée cette réflexion sur un référentiel unique et descriptif du génie civil permettant de supporter le déploiement de la fibre optique.

Il sera basé sur les infrastructures existantes et issues des déploiements historiques des réseaux de télécommunications, puis complété par les autres génies civils des autres réseaux pouvant supporter ce déploiement.

Nous souhaitons y associer les diverses parties prenantes de ce domaine : opérateurs, sous-traitants, équipementiers, syndicats et structures professionnelles, parlementaires impliqués, …

Ce référentiel viserait à développer et entretenir un état descriptif du génie civil détenu par tout opérateur et pouvant supporter le déploiement d’une infrastructure de fibre optique.

Son usage et son alimentation seraient systématiques, pour toutes les phases propres à la conception, la construction et l’exploitation des réseaux de télécommunications, pour tout type de raccordement, y compris les antennes des opérateurs mobiles.

Il constituerait le référentiel unique pour le règlement des droits d’occupation et de passage dans ces infrastructures au profit de leurs propriétaires, tout en respectant les contraintes de confidentialité inhérentes à la libre concurrence entre opérateurs.

C’est aussi une proposition que nous allons formuler auprès de l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes), dans le cadre de la consultation ouverte sur son Projet de recommandation relatif aux modalités de l’accès aux lignes de communications électroniques à très haut débit en fibre numérique.

En synthèse, le déploiement de la fibre optique est un enjeu national. Il ne pourra se faire efficacement et rationnellement qu’en mutualisant les infrastructures supportant le déploiement de ces fibres optiques. Cette mutualisation ne pourra se faire que si tous les acteurs ont une parfaite connaissance de leur patrimoine et de celui accessible : la possible mutualisation suppose la connaissance de ce dont il est question de partager. Cette connaissance passe par la maîtrise du Génie Civil et par la mise en place d’un référentiel permettant le partage d’informations, assorti de processus de gestion de ces informations, connu et appliqué, sous l’égide d’une autorité compétente.

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