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Mobile Money, eSIM et e-commerce

eSIM e-commerce création d'entreprise
Date Communiqué de Presse : 23 décembre 2025

La technologie au service de l’inclusion financière mondiale

 

En partenariat avec Bisatel Telecom

 

Alors que le mobile money a traité plus de 1 680 milliards de dollars de transactions en 2024 et que le marché de l’eSIM devrait atteindre 8 milliards de dollars d’ici 2035, la convergence de ces deux technologies redéfinit l’accès aux services financiers pour des milliards de personnes dans le monde. Analyse approfondie d’une révolution silencieuse qui transforme les économies émergentes et ouvre de nouvelles perspectives pour l’inclusion financière universelle.

Introduction : deux révolutions technologiques convergentes

Le paysage des services financiers mobiles connaît une transformation sans précédent. D’un côté, le mobile money s’est imposé comme un pilier de l’inclusion financière dans les économies émergentes, permettant à des centaines de millions de personnes non bancarisées d’accéder aux services financiers de base. De l’autre, la technologie eSIM (embedded Subscriber Identity Module) révolutionne la manière dont les utilisateurs se connectent aux réseaux mobiles, offrant une flexibilité et une sécurité accrues. La rencontre de ces deux innovations technologiques constitue un tournant majeur dans l’histoire des services financiers numériques.

La convergence de ces deux technologies ouvre des perspectives considérables pour le développement économique mondial. Selon le rapport annuel de la GSMA publié en avril 2025, le secteur du mobile money a franchi deux étapes majeures en 2024 : le dépassement des deux milliards de comptes enregistrés et l’atteinte de plus d’un demi-milliard d’utilisateurs actifs mensuels à travers le monde. Ces chiffres témoignent de l’ampleur de l’adoption de ces services, qui ont nécessité 18 ans pour atteindre le premier milliard de comptes, mais seulement cinq années supplémentaires pour doubler ce chiffre.

Parallèlement, le marché de l’eSIM connaît une croissance exponentielle, avec des expéditions totales de dispositifs eSIM atteignant 490 millions d’unités en 2024, selon les analyses d’ABI Research. Cette étude approfondie examine les mécanismes par lesquels l’intégration de l’eSIM dans l’écosystème du mobile money pourrait accélérer l’inclusion financière, renforcer la sécurité des transactions et créer de nouvelles opportunités économiques, particulièrement dans les régions où l’accès aux services bancaires traditionnels demeure limité.

État des lieux du mobile money : une croissance soutenue Des volumes de transactions historiques

L’année 2024 a marqué un tournant décisif pour l’industrie du mobile money. Selon le rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2025 » publié par la GSMA, environ 108 milliards de transactions ont été traitées via les comptes de mobile money en 2024, représentant une valeur totale supérieure à 1 680 milliards de dollars. Cette performance remarquable traduit une augmentation de 20 % des volumes de transactions en glissement annuel, tandis que les valeurs ont progressé de 16 %, contre 13 % l’année précédente. Ces indicateurs confirment la dynamique positive du secteur et sa capacité à attirer toujours plus d’utilisateurs.

L’Afrique subsaharienne demeure l’épicentre mondial du mobile money, concentrant l’essentiel de l’activité du secteur. La région a traité 81,8 milliards de transactions sur les 108,4 milliards enregistrées à l’échelle mondiale en 2024, soit environ 74 % de l’activité mondiale. En termes de valeur, le continent africain a géré 1 105 milliards de dollars, représentant 65 % du total mondial et une progression de 15 % par rapport à 2023. Ces chiffres confirment la prédominance africaine dans ce secteur, avec plus de 1,1 milliard de comptes enregistrés, soit 53 % du total mondial de 2,1 milliards. L’Afrique de l’Est demeure la région la plus active, avec 459 millions de comptes et 649 milliards de dollars de transactions, suivie de l’Afrique de l’Ouest avec 485 millions de comptes et 357 milliards de dollars.

Un impact économique mesurable et durable

L’impact macroéconomique du mobile money est désormais quantifiable avec précision. Les analyses de la GSMA révèlent qu’à la fin 2023, le PIB combiné des pays disposant de services de mobile money était supérieur de plus de 720 milliards de dollars à ce qu’il aurait été sans ces services, soit une augmentation du PIB de 1,7 %. En Afrique subsaharienne, le mobile money a contribué à hauteur de 190 milliards de dollars au PIB en 2023, contre 150 milliards en 2022, démontrant une influence économique soutenue et croissante d’année en année.

Cette contribution économique est particulièrement prononcée dans certains pays africains qui ont fait du mobile money un vecteur stratégique de développement. Au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Sénégal, au Liberia, au Kenya, au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie, le mobile money a contribué à une augmentation du PIB de plus de 5 %. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a enregistré une croissance particulièrement remarquable, avec l’ajout de plus de 110 millions de nouveaux comptes de mobile money entre 2018 et 2022, portant le taux d’inclusion financière de 56 % à 71 % pour une population de plus de 137 millions d’habitants, dont 60 % résident en zones rurales où l’accès aux services bancaires traditionnels demeure extrêmement limité.

L’élargissement significatif des cas d’usage

Les cas d’usage du mobile money se sont considérablement diversifiés ces dernières années, témoignant de la maturité croissante du secteur. Les paiements marchands ont atteint 105 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2024, tandis que les paiements de factures représentaient 93 milliards de dollars. Les transferts transfrontaliers ont totalisé 34 milliards de dollars, bénéficiant notamment du coût moyen de transfert le plus bas du marché, avec des frais moyens de 3,54 % selon une étude GSMA de 2024. Les décaissements en masse, comprenant les paiements de salaires et les transferts sociaux gouvernementaux, ont représenté 97 milliards de dollars, illustrant le rôle croissant du mobile money dans les politiques publiques de protection sociale.

Les fournisseurs de mobile money proposent également de manière croissante des produits financiers adjacents tels que l’épargne, l’assurance et le crédit, transformant progressivement leurs plateformes en véritables institutions financières numériques. En juin 2024, 44 % des fournisseurs proposaient des services de crédit, faisant de celui-ci le produit financier adjacent le plus répandu. Les services d’épargne étaient offerts par environ un tiers des fournisseurs, tandis que l’assurance, avec 28 % des fournisseurs, demeurait le produit le moins courant mais en progression constante. Cette diversification des services renforce considérablement la proposition de valeur du mobile money et contribue à fidéliser les utilisateurs.

L’eSIM : une technologie en pleine expansion Fondamentaux techniques et avantages concurrentiels

L’eSIM, ou SIM intégrée, représente une évolution majeure de la carte SIM traditionnelle qui a dominé le marché des télécommunications mobiles pendant plus de trois décennies. Contrairement aux cartes SIM physiques qui peuvent être retirées et remplacées, l’eSIM est directement intégrée au matériel de l’appareil et peut être programmée avec de multiples profils de réseaux mobiles. Cette caractéristique fondamentale permet aux utilisateurs de changer d’opérateur ou d’activer de nouveaux forfaits sans avoir à remplacer physiquement une carte, simplifiant considérablement l’expérience utilisateur et réduisant les coûts logistiques pour les opérateurs.

Les avantages de cette technologie sont multiples et touchent l’ensemble de la chaîne de valeur des télécommunications. Du point de vue de la sécurité, l’eSIM offre une protection renforcée puisqu’elle est soudée directement aux circuits imprimés, rendant toute manipulation physique impossible. Cette caractéristique élimine les risques de clonage de carte SIM et réduit considérablement les possibilités de fraude à l’identité. La flexibilité qu’elle procure permet une activation et une désactivation à distance, facilitant le provisionnement pour les opérateurs et simplifiant l’expérience utilisateur. Pour les fabricants d’appareils, l’eSIM libère un espace physique précieux, permettant des designs plus compacts, plus légers et potentiellement plus résistants à l’eau et à la poussière.

Dynamique du marché mondial

Le marché mondial de l’eSIM connaît une trajectoire de croissance remarquable qui devrait s’accélérer dans les années à venir. Selon les estimations de MarketsandMarkets, le marché de l’eSIM était évalué à 1,14 milliard de dollars en 2024 et devrait atteindre 8,23 milliards de dollars d’ici 2035, avec un taux de croissance annuel composé de 20 %. D’autres analyses, notamment celles de Grand View Research, estiment le marché à 10,32 milliards de dollars en 2024, avec une projection à 17,67 milliards de dollars d’ici 2033, confirmant la tendance haussière du secteur indépendamment des méthodologies d’évaluation utilisées.

Les expéditions de dispositifs eSIM ont atteint 490 millions d’unités en 2024, représentant une augmentation de 3 % par rapport à 2023. Les prévisions pour 2025 tablent sur plus de 544 millions d’expéditions, soit une hausse significative de 11 %. Les smartphones constituent le segment dominant, représentant 71 % des expéditions d’appareils eSIM, avec plus de 324,6 millions d’unités en 2024. Le taux de pénétration de l’eSIM dans les smartphones, établi à 28,9 % en 2024, devrait atteindre 57,7 % d’ici 2030, porté par l’adoption croissante des fabricants et la demande des consommateurs pour plus de flexibilité dans la gestion de leurs abonnements mobiles.

L’année 2023 a constitué une année charnière pour la disponibilité de l’eSIM. Le nombre d’appareils grand public compatibles eSIM a atteint 231, en hausse de 45 % par rapport à l’année précédente, avec environ 60 % de ces appareils étant des smartphones. Parallèlement, le nombre d’opérateurs de réseau proposant des services eSIM a approché les 400 à travers le monde. Ces développements ouvrent la voie à une adoption massive, permettant aux entreprises et aux particuliers de créer leur propre marque mobile et de bénéficier d’une connectivité simplifiée sans les contraintes des cartes SIM traditionnelles.

Répartition géographique de l’adoption

L’Amérique du Nord domine actuellement le marché de l’eSIM avec une part de marché d’environ 39 à 43 % en 2024, portée par l’adoption précoce de la technologie, le déploiement étendu des réseaux 5G et le soutien actif des principaux opérateurs de télécommunications. Les États-Unis constituent un marché leader, notamment en raison de la stratégie d’Apple consistant à proposer des smartphones exclusivement eSIM aux clients américains depuis l’iPhone 14. Cette décision a considérablement accéléré l’adoption de la technologie sur le territoire américain et a créé un précédent pour les autres marchés.

L’Europe occupe la deuxième position mondiale, tirée par les objectifs ambitieux de décarbonation, l’électrification généralisée et la transition vers les énergies renouvelables qui nécessitent une connectivité IoT massive. La région bénéficie également de la présence de plusieurs acteurs majeurs du marché, dont Giesecke+Devrient Mobile Security GmbH, NXP Semiconductors et STMicroelectronics. L’Asie-Pacifique se distingue comme la région à la croissance la plus rapide, stimulée par la pénétration croissante des smartphones et l’expansion de l’infrastructure des réseaux mobiles, particulièrement en Chine, en Inde et au Japon où les gouvernements soutiennent activement l’adoption de technologies mobiles avancées.

La convergence mobile money-eSIM : opportunités et défis Synergie technologique porteuse d’innovation

La convergence entre le mobile money et la technologie eSIM représente une opportunité stratégique majeure pour l’écosystème des services financiers numériques. Cette synergie repose sur plusieurs piliers fondamentaux qui se renforcent mutuellement. Premièrement, la connectivité améliorée : l’eSIM garantit une connexion fiable et permanente, essentielle pour les transactions financières en temps réel. Lorsqu’un utilisateur accède à un portefeuille numérique ou à une application bancaire, chaque notification de sécurité, code d’accès ou alerte revêt une importance critique. L’eSIM permet de maintenir cette connectivité même lors de déplacements internationaux, sans frais d’itinérance prohibitifs qui décourageraient les utilisateurs.

Deuxièmement, la sécurité renforcée constitue un atout majeur dans un contexte où les cybermenaces se multiplient. Les eSIM offrent une protection physique supérieure aux cartes SIM traditionnelles, réduisant les risques de clonage ou de manipulation frauduleuse. Cette caractéristique est particulièrement pertinente dans le contexte des services financiers mobiles, où la protection des données et des transactions est primordiale. Les opérateurs peuvent implémenter des protocoles de sécurité avancés directement au niveau de la SIM, créant une couche de protection supplémentaire pour les transactions de mobile money et renforçant la confiance des utilisateurs dans l’écosystème.

Troisièmement, la flexibilité opérationnelle offerte par l’eSIM permet aux utilisateurs de basculer facilement entre différents opérateurs et forfaits de données selon leurs besoins. Cette capacité est particulièrement bénéfique pour les populations mobiles, les travailleurs transfrontaliers ou ceux exerçant dans des zones géographiques variées, leur permettant de maintenir l’accès à leurs services financiers mobiles indépendamment de leur localisation ou de l’opérateur local disponible. Cette flexibilité répond aux besoins d’une économie de plus en plus mondialisée et mobile.

Initiatives pionnières des néobanques

Plusieurs institutions financières numériques ont déjà commencé à explorer cette convergence prometteuse avec des résultats encourageants. Nubank, la plus grande néobanque d’Amérique latine avec plus de 90 millions de clients, a lancé un service eSIM couvrant plus de 40 pays, visant à offrir une itinérance internationale fluide aux voyageurs. Ce service, réservé aux abonnés premium Nubank Ultravioleta, inclut une allocation généreuse de 10 Go de données pour l’itinérance gratuite. Le partenariat avec Gigs facilite l’activation de l’eSIM via l’application Nubank, illustrant l’intégration transparente des services de connectivité au sein d’une plateforme bancaire existante.

D’autres acteurs fintech majeurs suivent cette voie avec détermination. Revolut, bunq et plusieurs autres néobanques européennes explorent l’intégration de services eSIM à leurs offres, visant à créer des plateformes tout-en-un allant au-delà des services bancaires traditionnels pour englober l’ensemble des besoins de connectivité des clients. Cette évolution reflète une tendance plus large où les frontières entre fintech et télécommunications deviennent de plus en plus poreuses, chaque secteur cherchant à enrichir son offre avec les services de l’autre pour créer des propositions de valeur différenciantes et fidéliser sa clientèle.

Défis réglementaires et techniques à surmonter

L’intégration des eSIM et des services financiers mobiles soulève néanmoins des défis significatifs qu’il convient d’anticiper. Sur le plan réglementaire, différents pays disposent de cadres juridiques distincts concernant la technologie eSIM et les services financiers mobiles. Naviguer dans ces paysages réglementaires complexes peut s’avérer délicat pour les opérateurs souhaitant déployer des solutions intégrées à l’échelle internationale. Les fournisseurs de services doivent veiller au respect des législations locales en matière de protection des données, de lutte contre le blanchiment d’argent et de connaissance client, ce qui peut ralentir le processus d’adoption.

Sur le plan technique, l’intégration transparente des plateformes eSIM et de mobile money requiert une infrastructure robuste et une coopération étroite entre les fournisseurs de télécommunications, les institutions financières et les développeurs technologiques. La standardisation demeure un enjeu majeur pour garantir l’interopérabilité des solutions, bien que des organisations internationales telles que l’Institut européen des normes de télécommunications (ETSI) et la GSMA travaillent activement à l’élaboration de normes techniques et opérationnelles facilitant l’adoption généralisée de l’eSIM dans des contextes variés.

Impact sur l’inclusion financière mondiale Réduire la fracture financière persistante

L’inclusion financière demeure un objectif majeur du développement mondial et un défi de taille pour de nombreux pays. Selon la Banque mondiale, environ 1,5 milliard d’adultes dans le monde n’ont toujours pas accès aux services financiers de base. Ces personnes voient leur capacité à échanger, épargner ou créer une entreprise fortement réduite, perpétuant des cycles de pauvreté et limitant les opportunités de développement économique. L’accès aux services financiers constitue donc un enjeu crucial pour la lutte contre la pauvreté et figure parmi les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 définis par les Nations Unies.

La convergence mobile money-eSIM offre des perspectives prometteuses pour combler cette fracture financière persistante. En Afrique subsaharienne, où 55 % des adultes possèdent un compte auprès d’une institution financière ou d’un fournisseur de mobile money (contre une moyenne de 71 % pour les économies en développement), les services financiers mobiles constituent déjà le principal vecteur d’inclusion financière. La région se place en tête au plan mondial pour l’adoption des services de mobile money, avec 33 % des adultes possédant un compte de mobile money, contre seulement 10 % au niveau mondial. L’eSIM peut amplifier cet élan en garantissant une connectivité fiable même dans les zones reculées.

Réduire l’écart de genre dans l’accès aux services financiers

Malgré les progrès significatifs réalisés au cours de la dernière décennie, des disparités de genre persistent dans l’accès aux services financiers mobiles. L’écart de genre dans l’accès aux technologies mobiles demeure préoccupant : à l’échelle mondiale, les femmes sont 7 % moins susceptibles que les hommes de posséder un téléphone. En Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient et Afrique du Nord, la différence entre les femmes et les hommes adultes en matière de possession de compte financier atteint au moins 12 points de pourcentage, soit le double de la moyenne des économies en développement, limitant les opportunités économiques pour des millions de femmes.

Pour relever ce défi structurel, près de 60 % des fournisseurs de mobile money ont lancé des initiatives de littératie financière numérique visant à améliorer les compétences financières et à stimuler l’adoption au fil du temps, particulièrement parmi les populations féminines. Le Partenariat du G7 pour l’inclusion financière numérique des femmes en Afrique, à l’initiative de la présidence française du G7 de 2019, vise notamment à améliorer l’identification numérique et l’interopérabilité des systèmes de paiement, deux domaines où l’eSIM peut jouer un rôle catalyseur en simplifiant l’accès aux services et en renforçant la sécurité des transactions.

Le rôle stratégique de l’interopérabilité

L’interopérabilité constitue un levier puissant de croissance pour les services financiers mobiles et un facteur déterminant de leur adoption massive. En ouvrant les « boucles » mobile money, les opérateurs ont l’opportunité de renforcer sensiblement l’attractivité de leurs offres. L’interopérabilité permet aux utilisateurs d’un réseau d’interagir avec les utilisateurs d’un autre réseau de mobile money, favorisant notamment la réalisation de transferts d’argent inter-réseaux et élargissant considérablement le périmètre d’utilisation des services.

Ce type d’interopérabilité a été déployé avec succès en Indonésie, en Tanzanie et en Jordanie, démontrant sa faisabilité technique et commerciale. À l’échelle internationale, certains acteurs interopèrent déjà entre différents marchés. En 2013, Orange a lancé entre ses opérations de Côte d’Ivoire, du Mali et du Sénégal un service de transfert d’argent international via Orange Money, créant un corridor de transfert régional efficace. L’eSIM peut faciliter cette interopérabilité en permettant aux utilisateurs de maintenir plusieurs profils d’opérateurs et d’accéder à différents services financiers mobiles selon leur localisation, leur offrant ainsi une flexibilité accrue pour leurs transactions internationales sans les complications liées au changement de carte SIM.

Perspectives, trajectoires de croissance de l’e-commerce dans l’eSIM Évolution technologique accélérée

Les perspectives d’évolution pour la convergence mobile money-eSIM sont considérables et promettent de transformer en profondeur le paysage des services financiers numériques. Selon les prévisions de la GSMA Intelligence, les connexions smartphone utilisant l’eSIM devraient doubler chaque année entre 2023 et 2025, témoignant d’une adoption exponentielle. D’ici 2028, 50 % de toutes les connexions smartphone devraient utiliser la technologie eSIM, marquant un point de bascule dans l’industrie. À l’horizon 2030, selon les scénarios de référence, 76 % des connexions smartphone pourraient utiliser l’eSIM (6,9 milliards d’appareils), avec un scénario optimiste atteignant 88 % (8 milliards d’appareils).

L’intégration croissante de l’eSIM dans les montres connectées, les ordinateurs portables, les tablettes et les appareils IoT élargit considérablement le champ des possibles pour les services financiers mobiles, permettant des paiements depuis une variété croissante d’appareils. Le marché mondial des montres connectées équipées d’eSIM devrait passer de 2,8 milliards de dollars en 2023 à 10,1 milliards de dollars d’ici 2032, avec un taux de croissance annuel composé de 15,3 %. D’ici 2025, 99 % des montres connectées devraient être compatibles eSIM, avec une adoption complète anticipée d’ici 2030, ouvrant la voie aux paiements depuis le poignet sans nécessiter de smartphone.

L’émergence de plateformes financières intégrées

La tendance à l’intégration des services de connectivité et des services financiers devrait s’accentuer dans les années à venir, créant des écosystèmes numériques complets. Les fournisseurs de mobile money évoluent de plus en plus vers des plateformes de services financiers complètes, offrant une gamme élargie de produits adaptés aux besoins des utilisateurs. Les fournisseurs les plus performants sont souvent ceux qui innovent activement dans l’étendue de leurs offres, ajoutant régulièrement de nouveaux services pour répondre aux attentes évolutives de leur clientèle.

Cette évolution est particulièrement visible en Asie de l’Est et dans le Pacifique, où de nombreux fournisseurs de mobile money se sont transformés en plateformes de services financiers complètes, englobant crédit, épargne, assurance et investissement. L’intégration de l’eSIM dans cette dynamique permettrait de créer des expériences utilisateur encore plus fluides, où la connectivité et les services financiers seraient parfaitement imbriqués dans une interface unifiée, simplifiant considérablement le parcours client et renforçant la fidélisation.

Recommandations stratégiques pour les acteurs du secteur

Pour les acteurs du secteur souhaitant tirer parti de cette convergence, plusieurs axes stratégiques se dégagent. Premièrement, l’investissement dans l’infrastructure eSIM est essentiel pour se positionner sur ce marché en croissance. Les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs de mobile money doivent collaborer pour développer des solutions intégrées permettant une activation simplifiée des services financiers mobiles via eSIM. Deuxièmement, le renforcement de la littératie numérique et financière constitue une priorité absolue, particulièrement pour les populations récemment bancarisées qui pourraient être exposées à de nouveaux risques de fraudes et de surendettement avec la diffusion rapide des services financiers numériques.

Troisièmement, l’engagement auprès des régulateurs est crucial pour façonner un environnement favorable à l’innovation. Un cadre réglementaire qui promeut l’innovation tout en protégeant les consommateurs est indispensable pour exploiter pleinement le potentiel socio-économique de la convergence mobile money-eSIM. Les gouvernements et les régulateurs doivent travailler avec les fournisseurs de services financiers pour soutenir les programmes de littératie financière et habiliter les populations mal desservies. Quatrièmement, les partenariats stratégiques entre acteurs technologiques, financiers et télécoms sont essentiels pour créer des solutions intégrées répondant aux besoins diversifiés des utilisateurs.

Conclusion : vers une révolution financière inclusive

La convergence entre le mobile money et la technologie eSIM représente bien plus qu’une simple évolution technologique. Elle incarne une transformation profonde de l’accès aux services financiers, particulièrement pour les populations jusqu’alors exclues du système bancaire traditionnel. Avec plus de deux milliards de comptes de mobile money enregistrés et une pénétration croissante de l’eSIM dans les appareils mobiles, les conditions sont réunies pour une accélération significative de l’inclusion financière mondiale au cours de la prochaine décennie.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et témoignent de l’ampleur du phénomène : 1 680 milliards de dollars de transactions mobile money en 2024, 720 milliards de dollars de contribution au PIB mondial, et un marché de l’eSIM en croissance de 20 % par an. Ces indicateurs témoignent de la vitalité et du potentiel considérable de cette convergence technologique. Pour les populations de l’Afrique subsaharienne, où le mobile money a déjà transformé le paysage financier et permis à des millions de personnes d’accéder pour la première fois à des services financiers, l’intégration de l’eSIM promet une connectivité encore plus fiable et une flexibilité accrue.

Toutefois, la réalisation de ce potentiel transformateur nécessite une action concertée de l’ensemble des parties prenantes : opérateurs de télécommunications, institutions financières, régulateurs, organismes de développement et organisations internationales. La mise en place de cadres réglementaires adaptés, le développement d’infrastructures robustes et le renforcement de la littératie numérique et financière constituent des préalables essentiels à une adoption massive et bénéfique. Les acteurs spécialisés tels que Bisatel Phone jouent un rôle déterminant dans cette transition en proposant des solutions adaptées aux besoins spécifiques des marchés émergents et en facilitant l’accès à ces technologies innovantes.

À l’aube de cette nouvelle ère numérique, une certitude émerge : la technologie mobile, dans sa convergence avec les services financiers, continuera de jouer un rôle catalyseur dans la réduction de la pauvreté et la promotion d’une croissance économique inclusive. La question n’est plus de savoir si cette convergence se produira, mais à quelle vitesse elle se déploiera et comment en maximiser les bénéfices pour les populations les plus vulnérables. L’avenir de l’inclusion financière mondiale se construit aujourd’hui, au croisement du mobile money et de l’eSIM.

Références et sources institutionnelles

GSMA (2025). The State of the Industry Report on Mobile Money 2025. GSMA Mobile Money Programme. Disponible sur : www.gsma.com

GSMA (2024). The State of the Industry Report on Mobile Money 2024. GSMA Mobile Money Programme.

GSMA (2024). The Mobile Economy Sub-Saharan Africa 2024. GSMA Intelligence.

ABI Research (2025). eSIM Market Shipments, 2025 to 2030. ABI Research.

MarketsandMarkets (2026). eSIM Market by Application, Vertical, and Geography – Global Forecast, 2035.

Grand View Research (2024). eSIM Market Size, Share & Growth, Industry Report 2033.

Fortune Business Insights (2024). Embedded SIM (eSIM) Technology Market Size, Share & Growth Analysis.

Banque mondiale (2024). Inclusion financière – Vue d’ensemble. Groupe de la Banque mondiale. Disponible sur : www.banquemondiale.org

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Statista (2024). eSIM – statistics & facts. Statista Research Department.

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Sofrecom (2024). Services financiers mobiles : développer les usages grâce à l’interopérabilité.

WhiteSight (2024). How Neobanks Are Unlocking the Power of eSIM. Fintersections Report.

Mobilise Global (2025). 100+ eSIM statistics telecom providers need to know in 2025.

Article rédigé à des fins informatives. Les données et statistiques proviennent de sources publiques et institutionnelles vérifiées au moment de la rédaction.