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Les cimetières de smartphones

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Date Communiqué de Presse : 11 décembre 2025

Et si on recyclait nos forfaits mobiles comme nos téléphones ?

En partenariat avec Bisatel Telecom

Alors que la France compte plus de 100 millions de téléphones portables dormant dans les tiroirs et que seulement 5 % des smartphones sont recyclés en fin de vie, une question émerge dans le secteur des télécommunications : pourquoi continuons-nous à consommer des forfaits mobiles surdimensionnés, générant un gaspillage numérique invisible mais tout aussi problématique que celui de nos appareils ?

Un paradoxe français : la surconsommation silencieuse

Le marché français des télécommunications mobiles présente un tableau paradoxal. Selon les dernières données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), la France comptait fin 2024 plus de 83,8 millions de cartes SIM en service, dont 77 millions de forfaits. Un chiffre vertigineux qui masque une réalité méconnue : la majorité des consommateurs paient pour des gigaoctets qu’ils n’utilisent jamais.

L’ARCEP révèle que les clients mobiles consomment en moyenne 16 Go de données par mois. Or, les forfaits commercialisés dépassent fréquemment les 100, 150, voire 200 Go mensuels. Cette surenchère commerciale, motivée par une guerre des prix entre opérateurs, génère ce que certains experts qualifient de « gigas fantômes » — des données achetées mais jamais consommées, représentant un gaspillage économique et environnemental considérable.

Source : ARCEP, Observatoire des marchés des communications électroniques, T4 2024

L’empreinte carbone invisible des forfaits surdimensionnés

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et l’ARCEP ont publié en 2022 une étude majeure sur l’impact environnemental du numérique en France. Leurs conclusions sont édifiantes : le numérique représente aujourd’hui 2,5 % de l’empreinte carbone nationale, une proportion amenée à croître significativement si aucune mesure corrective n’est adoptée.

Si les terminaux concentrent près de 80 % de cette empreinte, principalement lors de leur fabrication, les réseaux et centres de données ne sont pas exempts de responsabilité. La Fédération française des télécoms estime que les réseaux représentent environ 0,4 % de l’empreinte carbone française et 7 % de celle du numérique. Chaque gigaoctet consommé, même inutilement, sollicite des infrastructures énergivores : antennes-relais, routeurs, serveurs et data centers fonctionnant en permanence.

Depuis le 1er janvier 2022, conformément à la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi AGEC), les opérateurs sont tenus d’informer leurs abonnés sur l’empreinte carbone de leur consommation. Une avancée réglementaire qui permet désormais aux utilisateurs de prendre conscience de l’impact réel de leurs usages numériques.

Source : ADEME-ARCEP, Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France, 2022

Le recyclage des smartphones : un modèle à répliquer

L’analogie avec le recyclage des téléphones portables s’impose naturellement. L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) rapporte qu’en 2024, 83 % des personnes de 15 ans ou plus possèdent un smartphone en France. Parmi elles, 78 % ont acheté leur dernier appareil neuf, contre seulement 10 % d’occasion et 12 % reconditionné. Ces chiffres, bien qu’encourageants, révèlent une marge de progression considérable.

Plus préoccupant encore : lorsqu’ils remplacent leur smartphone, 56 % des détenteurs conservent l’ancien appareil à domicile sans qu’il soit utilisé. Seuls 23 % lui offrent une seconde vie par la vente ou le don, et à peine 8 % le déposent dans un point de recyclage. L’ADEME estime ainsi que plus de 100 millions de téléphones mobiles « dorment » dans les tiroirs français, représentant un gisement de matières premières précieuses inexploité.

Le rapport de l’UNITAR (Institut des Nations unies pour la formation et la recherche) publié en 2024 confirme l’ampleur mondiale du phénomène : 62 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produits en 2022, dont seulement 22,3 % ont été collectés pour être recyclés. Les vieux téléphones, ordinateurs portables et tablettes représentent à eux seuls 4,6 millions de tonnes de ces déchets.

Source : INSEE, Enquête TIC ménages 2024 ; UNITAR-UIT, Global E-waste Monitor 2024

Vers une économie circulaire des services télécoms

L’économie circulaire, par opposition au modèle linéaire « extraire, fabriquer, consommer, jeter », propose une approche plus durable fondée sur la réduction du gaspillage et l’optimisation des ressources. Appliquée au secteur des télécommunications, cette philosophie invite à repenser fondamentalement notre rapport aux forfaits mobiles.

Plusieurs pistes émergent chez les acteurs innovants du marché. Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) jouent un rôle précurseur en proposant des offres plus adaptées aux besoins réels des consommateurs. Certains développent des forfaits « ajustables » où la facturation s’adapte à la consommation effective, évitant ainsi le paiement de gigaoctets inutilisés. D’autres transforment les données non consommées en actions solidaires ou environnementales.

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La technologie eSIM constitue également un levier majeur de cette transformation. En éliminant le support plastique des cartes SIM traditionnelles, elle réduit les déchets et simplifie le changement d’opérateur. L’activation entièrement numérique supprime les contraintes logistiques liées à la distribution physique, diminuant d’autant l’empreinte carbone du secteur. Cette dématérialisation favorise l’émergence d’une économie circulaire où les services priment sur les supports matériels.

Les chiffres clés d’un gaspillage systémique

L’ARCEP note que 79 % des forfaits français sont désormais libres d’engagement, facilitant théoriquement l’adaptation des consommateurs à leurs besoins réels. Pourtant, l’inertie comportementale persiste. En 2024, les prix des services mobiles ont diminué de 16,7 %, principalement grâce à l’émergence de nouvelles offres avec des volumes de données plus raisonnables, comprises entre 10 et 20 Go. Une évolution encourageante qui témoigne d’une prise de conscience progressive.

Le marché du reconditionné, quant à lui, poursuit sa croissance. Selon l’ADEME, l’acquisition d’un smartphone reconditionné permet d’éviter entre 77 % et 91 % des émissions annuelles associées à l’achat d’un appareil neuf. Un smartphone reconditionné émet en moyenne 84 % de CO2 de moins qu’un smartphone neuf. La loi AGEC impose désormais aux organismes publics et entreprises d’acquérir au moins 20 % de produits issus du réemploi dans leurs achats.

Source : ARCEP, Indice des prix des services fixes et mobiles 2024 ; ADEME, Évaluation de l’impact environnemental des produits reconditionnés

Des solutions concrètes pour un numérique responsable

Face à ce constat, plusieurs leviers d’action s’offrent aux consommateurs et aux entreprises. Premier réflexe : analyser sa consommation réelle sur les six à douze derniers mois via l’application ou l’espace client de son opérateur. Si l’écart entre le forfait souscrit et l’usage effectif dépasse 50 %, un ajustement s’impose.

Les forfaits avec report de données (« data rollover ») constituent une alternative intéressante, permettant de cumuler les gigaoctets non consommés d’un mois sur l’autre. Certains MVNO proposent également des offres à facturation à l’usage, où le client paie uniquement ce qu’il consomme. Ces modèles, encore marginaux, pourraient se généraliser sous l’impulsion des préoccupations environnementales croissantes.

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Pour les entreprises, l’enjeu est double : réduire l’empreinte carbone de leur flotte mobile tout en optimisant leurs coûts télécoms. L’audit régulier des usages, la mutualisation des forfaits et le choix d’opérateurs engagés dans une démarche RSE constituent des axes stratégiques à privilégier. Le Plan France 2030 encourage d’ailleurs les investissements dans la transition écologique du numérique.

Conclusion : repenser notre consommation numérique

Le parallèle entre le recyclage des smartphones et l’optimisation des forfaits mobiles met en lumière un impensé de notre transition numérique. Si la prise de conscience environnementale s’est progressivement imposée concernant les équipements physiques, elle reste embryonnaire s’agissant des services dématérialisés.

Pourtant, chaque gigaoctet « fantôme » payé mais non consommé représente une ponction inutile sur les ressources, tant financières qu’environnementales. À l’heure où le numérique représente une part croissante de l’empreinte carbone mondiale, adopter une approche circulaire des services télécoms devient un impératif écologique.

Les régulateurs, les opérateurs et les consommateurs ont chacun un rôle à jouer dans cette transformation. L’ARCEP, par ses recommandations et ses observatoires, éclaire les enjeux. Les opérateurs innovants, notamment les MVNO, proposent des alternatives plus vertueuses. Et les utilisateurs, par leurs choix de consommation, peuvent collectivement infléchir les pratiques du marché.

Comme pour nos smartphones, apprendre à « recycler » nos forfaits — c’est-à-dire à les adapter, les optimiser, les ajuster — constitue un geste simple mais significatif pour un numérique plus responsable. L’économie circulaire ne se limite pas aux objets : elle englobe désormais les services qui les accompagnent.

Pour découvrir des solutions mobiles responsables et innovantes : www.bisatelphone.com

Sources et références
  • ARCEP – Observatoire des marchés des communications électroniques en France, T4 2024
  • ARCEP – Indice des prix des services fixes et mobiles, 2024
  • ADEME-ARCEP – Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France, 2022
  • ADEME – Évaluation de l’impact environnemental d’un ensemble de produits reconditionnés
  • ADEME – Déchets chiffres-clés : L’essentiel, Édition 2024
  • INSEE – Enquête TIC ménages 2024
  • UNITAR-UIT – Global E-waste Monitor 2024
  • Loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi AGEC)
  • Directive européenne 2012/19/UE relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques
  • Fédération française des télécoms – Charte des opérateurs en faveur d’un numérique durable, 2021

Article publié en décembre 2025