Rechercher
Ajouter un communiqué de presse Se connecter

La réponse d’Arisem au rapport Carayon

Date Communiqué de Presse : 19 août 2003

Rubrique Actualité/Stratégie

Alain Garnier, fondateur et directeur technique d’Arisem :
« L’entreprise doit être au coeur de la stratégie française en Intelligence Economique… »

Bernard Carayon, député du Tarn, vient de remettre le rapport que lui avait commandé le Premier Ministre au début de l’année 2003. Il s’agissait de « dresser un état des lieux, puis de proposer des recommandations nécessaires à la valorisation de la fonction d’intelligence économique ».
Alain Garnier, fondateur et directeur technique d’Arisem, éditeur français de solutions de Knowledge Management, fait part de ses commentaires et de ses idées.

Q1. Le rapport Carayon sur l’Intelligence Economique vient d’être publié. Patriotisme économique, retard de la France face aux pays anglo-saxons et 38 propositions pour mettre la France au niveau où elle devrait être, en constituent quelques éléments clés. Que vous inspire ce rapport ?
Alain Garnier : en tant que créateur d’Arisem, je note avec satisfaction que, près de dix ans après le rapport Martre , qui a constitué une véritable prise de conscience sur le sujet, les Pouvoirs Publics franchissent un nouveau cap dans la prise en compte de l’importance des enjeux de l’Intelligence Economique (IE). Il faut espérer que ce nouveau rapport ne restera pas lettre morte et donnera lieu à la mise en oeuvre d’une véritable stratégie au niveau national.
La lecture de ce document laisse un peu sur sa faim quant à la place accordée aux entreprises et aux fournisseurs de technologies. L’entreprise qui, en matière d’IE, est devenue aujourd’hui un grand consommateur d’informations, ne tient pas la place qu’elle mérite. La vision qui nous est proposée est trop orientée sur les Pouvoirs Publics, la réglementation, l’administration, l’organisation, les moyens humains déjà existants et qu’il suffirait d’optimiser… Le rôle des technologies, qui me paraît aujourd’hui essentiel, n’y tient qu’une place mineure. A l’heure des NTIC et d’Internet, c’est surprenant.

Q2. Partagez-vous ce postulat à savoir que « l’intelligence économique est un patriotisme économique » ?
A.G. : Oui, je suis d’accord, mais ce postulat doit s’accompagner d’autres mesures à prendre dans une stratégie globale et ambitieuse. Une des autres idées clés est que nous sommes entrés dans un monde complexe où l’information joue un rôle fondamental et où sa collecte, son stockage, sa recherche et son analyse nécessitent des moyens techniques très importants. Citer seulement Internet comme technologies me paraît totalement insuffisant, il faut prendre en considération les outils de recherche, de classement, de traitement de l’information, de gestion de contenu, de text mining, de visualisation, de groupware et de workflow, d’agents intelligents pour la recherche et pour la veille… Je crains que tout cela ne soit connu que de quelques initiés alors que ce sont les armes d’aujourd’hui. C’est un peu comme si on voulait mobiliser les gens à utiliser la messagerie électronique et que l’on ne prévoit de mettre à niveau les infrastructures réseaux existantes. Ou encore espérer aller sur la lune avec un vélo piloté par un cycliste auquel on demanderait de pédaler plus vite. . Il y a un saut qualitatif à franchir sans lequel toute mesure est totalement inefficace.

Q3. Le patriotisme économique ne passe-t-il pas aussi par un soutien aux entreprises françaises dans certains secteurs considérés stratégiques ?
A.G. : Je vois deux axes principaux à ce soutien. D’abord la définition et la mise en oeuvre d’une véritable politique industrielle comme cela a pu se faire dans des domaines tels que les télécommunications, le nucléaire, les transports… Celle-ci devrait évidemment être définie au niveau européen pour apporter une réponse efficace à la politique américaine. Il faut retenir seulement quelques secteurs, mais y consacrer suffisamment de moyens pour que cela soit utile.
En attendant que l’Europe de l’IE se mette en marche, on peut faire quelque chose au niveau français. Il y a eu récemment un plan de soutien à l’industrie du jeu vidéo, secteur dans lequel les entreprises françaises se sont montrées très créatives. Dans le domaine de l’IE, nous avons des éditeurs de très bon niveau (voir tableau ci-dessous) mais certains connaissent des difficultés et ont du mal à se développer. Si l’on pense que l’IE est un domaine stratégique, ces éditeurs mériteraient autant d’attention que des grandes entreprises comme Renault ou Peugeot. Faut-il attendre que tous ces éditeurs disparaissent et laissent le champ complètement libre aux technologies non européennes ? Les moyens possibles ne manquent pas : financement directs, via la recherche ou via des contrats publics ou parapublics, crédits d’impôts…
Cela passe aussi par une politique d’achat coordonnée. Des organismes publics, tels que les Chambres de Commerce et d’Industrie par exemple, préfèrent se fier au « label » technologique américain plutôt que de penser à un quelconque « patriotisme économique » dans leurs investissements informatiques. Les exemples récents sont nombreux et on peut citer le cas de la CCIP. Or on sait l’influence que cela peut avoir sur les autres Chambres de Commerce. A l’inverse, les organismes publics ou parapublics américains n’ont pas de complexes à soutenir les acteurs technologiques nationaux, notamment à des moments délicats de leur développement. . On se souvient de cet éditeur américain de KM qui avait été sauvé au cours des années 80 grâce à une commande importante des services de renseignements américains.

Quelques éditeurs français d’outils d’IE :
Outils de recherche, de classement et de traitement de l’information:Arisem, Datops, Exalead, Sinequa
Outils de text mining:Temis
Moteurs de recherche et métamoteurs:Kartoo
Outils de visualisation et de cartographie:Mapstan
Agents intelligents pour la recherche et pour la veille:Digimind, Knowings

Q4. Ce ne sont là que des outils, l’important ne se situe-t-il pas ailleurs, c’est-à-dire dans ce que l’on en fait ?
A.G. : Là encore, attention aux erreurs d’appréciation. Prenons l’exemple du moteur de recherche Google qui s’est imposé comme le principal outil de surveillance, de référencement et d’indexation et qui s’appuie sur des moyens considérables, avec des milliers de serveurs actifs. Naviguer sur Internet avec cet outil introduit un biais puisqu’il ne remonte que les pages qu’il a indexées et nous rend dépendants d’une technologie que l’on ne maîtrise plus. L’industrie européenne a déjà perdu la bataille des logiciels de base (systèmes d’exploitation, bases de données, bureautique, groupware…), des serveurs et de bien d’autres domaines clés des technologies de l’information. Il faut peut-être maintenant essayer de limiter les dégâts. C’est bien d’avoir mis en oeuvre une politique de numérisation des documents ambitieuse, mais cela reste relativement inefficace si ces documents ne sont pas indexés.

Q5. Il est mentionné dans ce rapport que « l’intelligence économique ne coûte rien ou pour ainsi dire, pas grand chose : son efficacité repose sur des réseaux, des circuits de l’information, sur la mobilisation des pouvoirs publics… ». Qu’en pensez-vous ?
A.G. : Je crois qu’il s’agit d’une idée fausse. L’Intelligence Economique sans recours aux logiciels de Content Management, de portail, de groupware, sans moteur de recherche, sans filtres et toutes sortes d’outils logiciels est un leurre. Sachant que la mise en oeuvre de ces logiciels nécessite des serveurs, des infrastructures réseaux mais aussi des moyens humains importants. Tout cela coûte cher et est un point de passage obligé.
Par ailleurs, il faudrait complètement renverser la perspective. Pour aider les entreprises, il ne s’agit plus de mettre en place des réseaux d’information a priori, mais plutôt de les créer et de les adapter en fonction des besoins des entreprises. Prenons l’exemple d’une PME qui souhaite des informations sur les marchés asiatiques. Il faut des personnes sur place pour collecter, filtrer, organiser et traiter l’information ; puis d’autres pour aller à la recherche des informations pertinentes. Tout cela nécessite des moyens humains et matériels importants. Une stratégie qui met en place l’un sans l’autre n’est qu’un voeu pieu.
Prendre conscience de l’importance de l’IE sans reconnaître son coût prouve que le chemin à parcourir est encore considérable.

A propos d’Arisem
Créé en 1996, Arisem conçoit et commercialise des solutions de Knowledge Management en France. La société a développé une des technologies les plus avancées actuellement pour l’analyse, la collecte et l’organisation de l’information structurée et non structurée, indépendamment du langage exprimé. Le coeur technologique des solutions Arisem associe l’analyse sémantique multilingue à une plate-forme objet. L’analyse sémantique apparaît comme la meilleure façon d’analyser du contenu en comparant des « concepts universels » et non pas des mots ou des mots encodés.
L’offre d’Arisem comporte une suite logicielle couvrant trois fonctions :
· Competitive intelligence.
· Moteur de recherche et gestion de contenu.
· Travail collaboratif.
Arisem propose également des modules optionnels permettant la recherche sémantique des documents, l’analyse multdimensionnelle de l’information, la création assistée et l’export de rapports d’activité, et l’envoi par mail de rapport d’alertes.
Parmi les clients d’Arisem, on compte des grands groupes tels que France Telecom, Total, Pernod-Ricard, Unilog, Alcatel, Saint Gobain,Ministère de l’Economie et des Finances, etc.
Pour plus d’informations, retrouvez-nous sur notre site : www.arisem.com

Contacts Presse :
Arisem
Emmanuelle Château
Tél : 01 44 88 99 66
emmanuelle.chateau@arisem.com

Le Public Système
Agnès Chatelard
Tél : 01 41 34 18 48
achatelard@le-public-systeme.fr

Informations entreprise

Arisem
Arisem 22 Communiqués de presse En savoir +

De la même société