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15èmes Journées Psychanalyse et Management – Lyon, 14-15 novembre 2006

Date Communiqué de Presse : 27 octobre 2006

Les 15e Journées Internationales d’Etudes et de Recherches de L’Institut Psychanalyse et Management IP&M, organisées par l’ISEOR et l’IAE (Institut d’Administration des Entreprises) se tiendront les 14 et 15 novembre prochains sur le Site Universitaire de la Manufacture des Tabacs.

Ce congrès a la particularité de réunir, chaque année, des personnes occupant des fonctions managériales dans des entreprises privées, des institutions publiques, des associations… ainsi que des psychologues, des psychanalystes , des médecins du travail , consultants internes ou externes …. ayant tous en commun le souci d’avoir un éclairage différent sur les rapports humains dans les organisations”.

« L’entreprise est un lieu spécifique de relations et d’interactions entre individus. Nous sommes là dans le “monde du contrat” où chacun est “sous regard” et doit rendre impérativement des comptes, où la responsabilité et la recherche du sujet solvable sont permanentes.
Or, depuis quelques décennies, l’entreprise est devenue une institution et participe maintenant à tous les grands débats : éducation, environnement, gestion de l’âge, lutte anti-racisme …et prend en charge de plus en plus de domaines d’action : humanitaire, énergie, développement local, … Elle impose, et peut être se fait imposer, un modèle de vie en société qui se caractérise par une hyper rationalisation, une contractualisation de la relation, dans une recherche toujours plus grande d’efficacité.
Dans cette relation du “donnant donnant”, chacun est alors sous contrôle et dans l’exigence constante du “souci de l’autre”, du “souci des autres”.
Le premier axe de réflexion : le “souci de l’autre”. Cette proposition du “souci de l’autre” peut nous permettre de revisiter le concept de responsabilité – qui n’en serait qu’un avatar juridique et éthique – et de l’élargir à la dynamique du lien dans l’entreprise et à l’entreprise. Elle peut nous permettre aussi d’ouvrir les échanges aux analyses et aux méthodologies d’autres disciplines des sciences sociales : psychanalyse, anthropologie, sociologie, psychologie,…
Le deuxième axe de réflexion est porté par le “souci de soi”, que nous observons dans nos sociétés contemporaines, dites hypermodernes. Car nous évoluons dans un monde où il nous faut “tout réussir”, vie professionnelle comme vie personnelle, un monde de l’hyper contrôle et de la maîtrise, maîtrise des autres, du temps, de l’espace. L’émergence de nouveaux idéaux, de nouvelles valeurs, nous soutiennent et nous contraignent tout à la fois. Mais leurs contours sont à préciser ainsi que leur dialectique avec le sujet.

Le troisième axe de notre réflexion : la “quête d’insouciance” est à mettre en perspective avec le “souci de soi” et ce “souci des autres”. Ce terme n’est pas dans l’évidence, ni dans nos sociétés industrialisées, ni dans le monde des entreprises. Pourtant, et parce que c’est un concept « mou », il permettrait un éclairage nouveau aux mises en tensions, frustrations, attentes, stratégies, comportements que nous observons, comme chercheurs en sciences sociales et comme psychanalystes, notamment par les notions d’inconscient, de plaisir, voire de jouissance, qu’il suggère.
L’insouciance est-elle une figure de la haine inconsciente de l’autre ou bien son simple oubli ?
Si nous sommes tous dans l’espoir de l’insouciance, dans l’illusion d’être déchargé du souci de l’autre, jusqu’à évoquer le droit à la négligence ou celui de s’oublier, l’entreprise rappelle à tous cette réalité de l’omniprésence de l’autre.
Nous sommes tous en recherche (plus ou moins consciente) d’un idéal d’insouciance, qui nous débarrasserait de l’effort, du souci de l’autre, de la dictature du plaisir dans laquelle nous nous sommes installés. Certes l’humain a besoin d’être en lien, mais il revendique aussi le droit à être paisible, le droit à l’erreur, le droit à “lâcher prise”, voire à la négligence… sachant bien que “ça ne fonctionne pas en entreprise”, où l’on ne peut s’oublier ni oublier les autres.
Enfin, n’est-il pas paradoxal de mettre en chantier de nombreux dispositifs et protocoles (assurance, judiciarisation, instrumentation, délégation…), pour finalement se soustraire à cet autre qui appelle à lui répondre ? Il nous semble qu’il est alors précieux de nous tourner vers d’autres cultures pour enrichir notre compréhension du lien et de sa diversité.
Cette relecture de la vie en entreprise ouvre la voie à des champs nombreux, variés et féconds de réflexion, avec l’ambition de transmettre des observations, des analyses, des propositions de théorisation issues de disciplines différentes. »


Responsable du Congrès :
Isabelle BARTH
Professeur en Sciences de Gestion
IAE de Metz, IAE de Lyon, ISEOR

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